Samedi 12 septembre 2020
Trois questions à Ronan Gladu, médiaman
Comment devient-on médiaman ?
« Disons que je suis tombé dans la marmite étant petit ! Mon père est photographe sous-marin et caméraman. Il m’a enseigné les fondamentaux du métier. Par la suite, je me suis perfectionné grâce à Internet, et j’ai beaucoup appris « sur le tas ». Au début de ma carrière, j’ai travaillé en étroite collaboration avec des marques de surf françaises et européennes. En 2008, j’ai réalisé mon premier film, intitulé « Barravel », produit en partenariat avec le magazine Surf Session et focalisé sur la pratique du surf en Bretagne. Ce court métrage m’a permis de me faire connaître auprès d’un public plus large. Plus tard, je me suis lancé dans un pari fou avec deux amis d’enfance. Ensemble, nous avons créé « Lost in the Swell », une série d’aventure 100% immersive autour du surf, aux quatre coins du globe. Diffusée sur You Tube, la série a rencontré un succès grandissant, chaque saison faisant l’objet de documentaires pour la télévision ! Une expérience incroyable, qui m’a poussé à me dépasser pour surprendre nos spectateurs à chaque nouvel épisode. »
« Lorsque j’ai commencé à travailler avec Isabelle, j’ai été bluffé par l’exigence de la voile sportive et par ce que les marins sont capables d’endurer en mer. Dans les images que je rapporte du large, je m’applique à retranscrire la vie à bord au plus proche de la réalité »
Ronan Gladu
Comment passe-t-on du surf à l’IMOCA ?
« Lorsqu’on vit en Bretagne, le lien se fait relativement simplement ! Beaucoup de surfeurs font de la voile, et inversement ; la frontière entre ces deux milieux est très perméable. Par ailleurs, ma famille navigue beaucoup et j’étais un peu le « vilain petit canard » qui préférait le surf à la voile (rires) ! Depuis que je suis gamin, j’entends parler du Vendée Globe et des transatlantiques mythiques, en solitaire ou en équipage. Finalement, la transition entre le surf et la course au large s’est faite très naturellement. De fil en aiguille, j’ai rencontré Isabelle (Joschke .ndlr), qui recherchait un médiaman pour réaliser des images sur son IMOCA. Le fait d’avoir au préalable tourné des documentaires dans des zones « à risque », avec des conditions de tournage assez difficiles, voire extrêmes, s’est révélé être une excellente préparation pour tenir le choc sur un soixante pieds lancé à pleine vitesse, où il fait humide en permanence et où l’on n’est pas à l’abri d’avoir le mal de mer ! Je me souviens notamment de l’édition 2018 du Défi Azimut où j’ai embarqué avec Isabelle à bord de l’IMOCA MONIN (aujourd’hui MACSF .ndlr). C’était la première fois que j’allais aussi vite sur un bateau et j’étais totalement bluffé par la maîtrise d’Isabelle. Je me suis laissé porter, en totale confiance. C’était une super expérience, et certainement les meilleures sensations que j’ai ressenties jusqu’ici ! »
Découvrez la vidéo survitaminée réalisée par Ronan lors du Défi Azimut 2018 à bord de l’IMOCA MONIN
Quel(s) objectif(s) sers-tu à travers ton métier ?
« La course au large est un monde intransigeant, extrêmement difficile. Et pourtant, la plupart des navigateurs en solitaire, à l’image d’Isabelle, font preuve d’une très grande humilité. Le contraste est saisissant avec le milieu du surf, beaucoup plus « m’as-tu vu ». Lorsque j’ai commencé à travailler avec Isabelle, j’ai été bluffé par l’exigence de la voile sportive et par ce que les marins sont capables d’endurer en mer. Dans les images que je rapporte du large, je m’applique à retranscrire la vie à bord au plus proche de la réalité. A vrai dire, je me considère avant tout comme un reporter, dont la mission vise à faire ressentir au spectateur l’essence même de ce que vit un marin en pleine course. Par exemple, j’adore les images brutes, mises bout-à-bout, presque sans montage. Si je ne pouvais faire que ça, je passerais mon temps à tourner des plans séquences de 4h d’affilée ! »
Pour suivre Ronan :
Facebook : @ronangladudotcom
Instagram : @ronan_gladu
Site web : www.ronangladu.com
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