Vendredi 5 février 2021

« Aller au bout de l’histoire »

Très bonne nouvelle pour Isabelle Joschke : une dernière sortie en mer jeudi a permis au team MACSF de valider les travaux effectués sur son IMOCA, l’autorisant ainsi à larguer les amarres ce vendredi midi. Elle met le cap en direction des Sables d’Olonne afin de boucler son tour du monde en solitaire et effectuera la fin du parcours bord à bord avec Samantha Davies (Initiatives-Cœur) qui navigue elle aussi hors course depuis plusieurs semaines. Très complices, les deux navigatrices ont prévu de se retrouver à Fernando de Noronha pour terminer ensemble leur Vendée Globe.

Au terme d’un convoyage délicat de plus de deux semaines après son avarie de quille, Isabelle avait accosté à Salvador de Bahia, au Nord-Est du Brésil, le 24 janvier dernier, afin d’y entamer des réparations sur son IMOCA MACSF avec l’aide d’une partie de son équipe technique.

Et même si le bateau ne pourra être exploité à 100% de ses capacités, la navigatrice est heureuse de pouvoir apporter un point final à ce grand challenge entamé le 8 novembre dernier.

Une navigation test avant de mettre les voiles

Victime de plusieurs avaries majeures début janvier, notamment avec les casses du vérin et du faux vérin de quille, l’IMOCA MACSF a effectué ce jeudi une navigation décisive. Son but : vérifier la fiabilité des réparations réalisées pour autoriser Isabelle à reprendre la mer.

« On a fait une sortie jeudi après-midi pour vérifier que tout fonctionnait bien au niveau de la quille et que les principaux travaux donnaient entière satisfaction. Le bateau va repartir mais pas avec 100% de son potentiel. Je ne pourrai quiller qu’à moitié. Je pars en sécurité, le bateau est safe, il faut juste que je prenne soin de lui et que je lève le pied. C’est un peu frustrant mais je n’ai pas trop le choix »

reconnaît Isabelle

Les avaries ont entraîné des réparations importantes

Malgré tous ses efforts et son savoir-faire, l’équipe technique dépêchée à Salvador de Bahia n’a pas pu remettre complètement en état le système de quille de l’IMOCA MACSF.

« Les différentes avaries (la première rupture du vérin, le bateau qui s’est couché dans la tempête après la deuxième casse…) ont sérieusement endommagé le vérin et sa structure. Le vérin principal et le faux vérin ont été remplacés et transformés. L’équipe a fait usiner des pièces sur place au Brésil mais tout le système n’a pas pu être changé »

Ramener le bateau aux Sables d’Olonne : une chance et un soulagement

La skipper MACSF ne cache pas sa joie au moment d’annoncer qu’elle reprend la barre de son IMOCA pour regagner le port d’attache du Vendée Globe. Au-delà du symbole, il est essentiel pour elle d’écrire le dernier chapitre de cette histoire hors-norme :

« Je suis tellement contente de partir. J’ai envie de naviguer, j’ai retrouvé le plaisir d’être sur mon bateau, j’ai un peu l’impression de revenir chez moi. C’est aussi un grand soulagement : le principe du Vendée Globe est de partir des Sables d’Olonne et d’y revenir pour boucler le tour du monde. Et même si on n’est pas en mesure de cocher toutes les cases, il est important quand on vit une aventure et que l’on raconte une histoire, d’y mettre un point final. Pour moi, c’est vraiment une chance et une belle opportunité de pouvoir reprendre la mer. Le bateau aurait pu ne pas être réparable et dans ce cas j’aurais dû rentrer en avion. Cette situation aurait été compliquée à vivre. Psychologiquement c’est important d’aller au bout de l’histoire, ma place est sur le bateau, pas dans un avion »

 Une dernière traversée partagée avec Samantha Davies

Pour rallier la Vendée, la skipper MACSF ne sera pas seule. Elle pourra compter sur la compagnie de Samantha Davies. Les deux navigatrices, qui furent tour à tour première femme au classement de ce 9e Vendée Globe, ont en effet décidé de faire route ensemble jusqu’aux Sables d’Olonne.

« Avec Sam on s’entend super bien. Nos bateaux se ressemblent, on navigue souvent côte à côte depuis un petit moment. Pour la petite histoire, je suis le dernier bateau qu’elle a croisé lorsqu’elle a heurté un OFNI lors de son entrée dans l’Océan Indien. Peu après sa collision, on a failli se rentrer dedans tellement on était très près. Heureusement il y avait le système d’AIS et Sam m’a appelée pour me signaler qu’il fallait que je fasse attention. Ensuite elle a pris la direction de l’Afrique du Sud et de mon côté j’ai continué ma course. Elle m’a beaucoup encouragée, il y a une belle complicité entre nous. Quand elle a su que j’allais repartir, elle m’a proposé de faire la route ensemble. On va essayer de se retrouver du côté de l’archipel brésilien de Fernando de Noronha, au large de Natal »

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