Il n’y a pas que le changement d’heure qui s’est mis à l’hiver. Depuis un peu plus d’une semaine, les systèmes dépressionnaires balaient de nouveau l’Atlantique en générant des vents puissants et une mer forte. Des conditions somme toutes classiques pour la Route du Rhum, mais qui devraient secouer la flotte à partir de mardi. Une situation qu’Isabelle Joschke essaye d’appréhender en toute lucidité.
Plus on approche de l’échéance, plus les modèles météo convergent. Si le jour du départ, les concurrents devraient bénéficier de conditions parfaitement maniables (vent de sud-est de 10 à 15 nœuds, mer peu agitée), les conditions devraient vite se dégrader sur le proche Atlantique. Pour les IMOCA, c’est le franchissement de la pointe occidentale de l’Espagne qui devrait s’avérer la principale difficulté avant de rejoindre la route des alizés.
Des vents de sud-ouest de 35 à 40 nœuds avec de fortes rafales, c’est ce qui attend Isabelle et les autres skippers de la classe IMOCA dans la nuit de mardi à mercredi. A ce moment, tous devraient être au large du golfe de Gascogne, une zone particulièrement délicate. La remontée des fonds y génère une mer souvent confuse, les vents se renforcent par effet de couloir le long des monts cantabriques et comble de tout, les solitaires croiseront le rail des cargos qui remontent vers l’entrée de la Manche et les grands ports européens.
Pour Isabelle, il va falloir trouver le bon compromis entre préservation du matériel et performance, un exercice qui demande beaucoup de doigté :
« Ce qui risque d’être le plus compliqué à gérer, c’est l’état de la mer. Il faut s’attendre à avoir des creux jusqu’à huit mètres. On va avoir vingt-quatre heures très difficiles. On n’y échappera pas, mais dans le même temps, plus on ira vite, plus tôt on sortira de la zone délicate. Au moment d’affronter ça, il faudra être très lucide, être capable d’anticiper les réductions de voilure. Si on est dans le mauvais timing, on risque d’avoir de mauvaises surprises. Dans ce type de temps, personne ne peut se dire qu’il est à l’aise dans ces conditions. On ne peut pas se dire : « j’ai déjà vu ça ». Chaque situation a ses caractéristiques. Il faudra prendre les bonnes décisions, mais ce qui est certain, c’est que ça ne va pas être drôle. D’autant que ces bateaux sont particulièrement violents aux allures de près. Ça tape et ça reste des bateaux fragiles. Pour moi, l’alizé c’est encore forcément loin… Je serai vraiment contente quand on pourra dérouler les voiles de portant. Mais on n’y est pas encore. »
ISABELLE JOSCHKE
SUIVRE LA ROUTE DU RHUM – DESTINATION GUADELOUPE
Outre le départ qui sera diffusé en direct sur France Télévision de 13h30 à 15h30 (France 3 et France O), il sera possible de suivre le parcours d’Isabelle sur le site Internet (https://www.routedurhum.com/fr) de la Route du Rhum Destination Guadeloupe et sur la page Facebook de l’événement (Https://www.facebook.com/routedurhum.officiel).
Il est aussi possible de télécharger sur votre téléphone portable, l’application qui vous permettra de suivre quasiment en direct l’évolution des navigateurs avec cinq classements quotidiens à 4h, 8h, 12h, 16h et 20h.
Vous pourrez suivre la progression d’Isabelle en direct sur la cartographie (https://www.routedurhum.com/fr/cartographie) du site officiel de l’événement. Cette dernière est actualisée toutes les heures.
Enfin, la page Facebook d’Isabelle relaiera régulièrement des nouvelles de votre navigatrice préférée, bien évidemment.