Le Défi Azimut pour répéter ses gammes avant la Transat Jacques Vabre

Publié le 27 septembre 2023

Le Défi Azimut a déroulé sa 13e édition à Lorient la semaine dernière, autour de trois journées de compétition… intenses ! Privée de Pierre Brasseur, son co-skipper, en raison d’une blessure à la main, c’est auprès d’Alain Gautier, team manager Voile MACSF, qu’Isabelle s’est alignée sur cette compétition en duo. Face à des conditions automnales musclées, le voilier rouge et blanc s’est hissé à une belle 12e place (sur 33 concurrents) à l’issue des 48h Azimut. Une donnée rassurante pour notre navigatrice et l’ensemble du team, à un mois du coup de canon de la Transat Jacques Vabre.

Une course de 48h tonique

Sur le Défi Azimut, les éditions se suivent mais ne se ressemblent pas ! Si Éole était aux abonnés absents l’année dernière, il a fait son grand retour cette année, offrant aux 33 IMOCA participants des conditions toniques pour l’épreuve phare des 48h, dont le départ a été donné à 14h30 le jeudi 21 septembre, dans les Coureaux de Groix. Cette année, la flotte était attendue sur un parcours de 609 milles nautiques dans le Golfe de Gascogne, dessiné autour de trois points de passage pour une course haute couture, sous toutes les allures, promettant une navigation intéressante et musclée !

Sur cette épreuve, Isabelle a embarqué Alain Gautier, team manager Voile MACSF, qui remplaçait Pierre Brasseur, déclaré forfait quelques jours plus tôt en raison d’une blessure à la main. Après une entame de course en mode casque lourd lors d’un premier bord de près vers le point Azimut 1, puis d’une longue descente au reaching sur le proche Atlantique vers le point Azimut 2, notre duo a pu savourer, dès les premières lueurs du jour, de belles grandes glissades sous gennaker. S’en est ensuite suivie une navigation au portant, dans moins de vent que prévu, et avec une météo irrégulière. Oscillant entre la 23e et la 15e place, ce n’est que dans le dernier tronçon du parcours, après le passage du point Azimut 3, que MACSF a réussi à remonter la flotte. En optant pour une route plus à l’Est au niveau de l’île d’Yeu, notre duo a pris une option stratégique payante, le hissant à une très belle 12e place après 2 jours, 4 heures, 43 minutes et 59 secondes de course.

« Cette édition a été très engagée ! Nous avons eu pas mal de vent, avec beaucoup de variations en direction et en force. A ce jeu des changements météorologiques, il a fallu prendre une décision quant au choix de la « garde-robe » du bateau. Rapidement nous avons décidé de garder le J3 (petite voile d’avant, équivalant à la trinquette) qui nous a permis de naviguer relativement sereinement face aux grains.  Au final, les résultats sont là. »

Isabelle Joschke

« Je connais bien le bateau et Isabelle. Notre duo a bien fonctionné et même si nous avons commis quelques erreurs stratégiques, le dernier bord nous a bien réussi. En nous plaçant sur une route plus nord-est que nord-ouest, comme certains de nos concurrents, nous avons réussi un bon coup. L’IMOCA MACSF est clairement plus à l’aise sur des allures de reaching, entre 65 et 100 degrés de vent. Il l’est beaucoup moins au portant. Pour un bateau de 2007, ce résultat est encourageant. »

Alain Gautier

Une répétition grandeur nature avant la Transat Jacques Vabre

 

Avec son parcours complet dans des conditions toniques, l’épreuve des 48 heures pourrait s’apparenter aux premières heures de course de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Véritable galop d’essai avant la transatlantique qui l’attend, le Défi Azimut a permis à Isabelle de répéter ses gammes et de conforter ses choix dans sa manière de naviguer, pour préserver son bateau et surtout son énergie.

« A bord, il est impossible de déroger à certains impératifs comme les manœuvres, les changements de voiles et les réglages, le travail de routage sur l’ordinateur, la tactique, le téléchargement des fichiers…  Tout cela prend beaucoup d’énergie. Je ne suis pas une sprinteuse, je travaille plus sur une vision globale de la course. Si je sens à un moment que j’atteins mes limites, la priorité sera d’aller me reposer. C’est typiquement ce qu’il s’est passé lors des 48h du Défi Azimut au cours de la deuxième nuit, où j’ai senti que j’allais me mettre dans le rouge. J’ai préféré aller me reposer et après 1h30 de sommeil j’avais de nouveau la force d’enchaîner des manœuvres. Je pense que l’expérience que j’ai accumulée depuis toutes ces années me permet d’avoir ce recul. Je me connais parfaitement, je connais également le bateau et ce mix me permet aujourd’hui d’être à ma place au sein de la flotte »

Place aux runs de vitesse pour la dernière journée

 

En raison des caprices de la météo, l’épreuve des runs de vitesse, initialement programmée le mercredi 20 septembre, s’est vue reporter au dimanche, en remplacement du tour de l’île de Groix.

Pour cette dernière journée du Défi Azimut, la flotte des IMOCA a profité d’une météo radieuse. Grand soleil, 20 nœuds de Sud ; répartis en trois poules, les concurrents se sont livrés dès 11h à un concert de vitesse pure dans les Coureaux de Groix. A tour de rôle, chaque bateau a eu droit à deux tentatives pour effectuer le plus vite possible un bord d’1,3 milles de distance. Au sein de la poule B, l’IMOCA MACSF, emmené par Isabelle, Alain, Florian et Rémi (et leurs invités) a bouclé l’épreuve avec un temps de 3’29 min et une vitesse moyenne de 22,4 nœuds, le classant à la 6e position de son groupe. Un score qui ne lui permettra malheureusement pas d’accéder à la finale, réservée aux 4 meilleurs bateaux de chaque poule…

Finalement, le voilier rouge et blanc décroche la 17e place du classement général des runs, sur 29 concurrents engagés.

Revivez la course des 48h Azimut en vidéo !

Réalisation : Ronan Gladu / Voile MACSF