Jeudi 19 novembre 2020
« J’ai une priorité, c’est vraiment d’aller au bout de cette course »
Isabelle était hier l’invitée du Vendée Live, rendez-vous quotidien mis en place par l’organisateur de la course et diffusé en direct de 12h30 à 13h30 sur la page Facebook et le site Internet de l’événement. En cette 9e journée de course, notre skipper a répondu aux questions de l’animatrice de l’émission, sous le regard bienveillant d’Alain Gautier, team manager du projet Voile MACSF, également convié lors du Live.
« Ça va pas mal, il fait soleil, ça file tout droit. C’est du pain béni et j’en profite parce que je sais que derrière, ça ne va être aussi facile. Je me dis que ce sont peut-être les deux trois jours les plus sereins de mon tour du monde. Donc je les vis comme tels.
J’ai joué la prudence au tout début de la course face à la traversée du front froid qui allait vers nous au large du Portugal. Mon objectif sur cette course c’est avant tout de terminer. Je ne me voyais pas avoir une grosse avarie au tout début du Vendée Globe et je pense que j’ai aussi été marquée par mes dernières transatlantiques. Depuis, je suis au taquet, mais j’ai perdu beaucoup de terrain suite à cette première option prudente.
Comme beaucoup de mes concurrents j’ai eu plusieurs moments où j’ai dû m’arrêter pour réparer des éléments de mon bateau qui ne fonctionnaient pas. Il a fallu affaler la grand-voile deux fois, il a fallu monter à mi-hauteur de mon solent (voile d’avant) pendant une nuit… Enfin il y a eu pas mal de boulot et ça ne m’a pas aidée à aller très vite. Mais là aujourd’hui je suis à fond, je donne tout ce que j’ai !
J’ai une priorité, c’est vraiment d’aller au bout de cette course, j’ai envie de voir les mers du sud, j’ai envie de voir le Cap Horn. C’est ma première participation au Vendée Globe mais je me rends compte que je ne fais rien comme d’habitude, un peu comme si tous mes repères étaient changés, du fait que je me projette en permanence sur l’arrivée dans les mers du sud, où il faudra que le bateau soit super costaud et où j’aurai très froid… Ça chamboule tous mes repères. C’est une épreuve mentale, on apprend à s’accrocher et je suis vraiment là-dedans.
Dans à peu près 24-48 heures je vais traverser le Pot au Noir, ensuite je vais rentrer dans les alizés du sud et ensuite je vais définir ma stratégie pour rejoindre les quarantièmes sachant qu’il y a toujours cette grande question de savoir s’il y a un anticyclone de Sainte Hélène à contourner, de savoir si on peut couper au milieu et savoir quels sont les risques. Je sais que progressivement, au fil des jours, le climat va se rafraîchir, je vais entrer dans une autre atmosphère, je vais aussi passer la latitude maximum sud que j’ai connue, celle de Rio, donc après pour moi c’est aussi de la terre inconnue. Il va y avoir tout plein de choses nouvelles pour moi. C’est à la fois super grisant et excitant et en même temps il y a de l’appréhension, c’est sûr. »
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