Cap Horn franchi pour Isabelle à bord de l’IMOCA MACSF

Publié le 6 janvier 2025

Isabelle a passé le Cap Horn, le point le plus austral de l’Amérique du Sud, ce lundi 6 janvier 2025 à 08h02 (et 54 sec), heure française. En franchissant le dernier des trois caps mythiques du parcours, notre skipper regagne désormais l’Atlantique Sud pour s’élancer dans le dernier grand tronçon de ce Vendée Globe : la longue remontée vers les Sables d’Olonne, à bord de son voilier récemment amputé d’un foil.

Le passage du Cap Horn, un moment exceptionnel

Et de trois ! Après Bonne Espérance et Leeuwin, l’IMOCA MACSF a doublé le Cap Horn, le dernier des trois jalons mythiques du Vendée Globe, ce lundi 6 janvier au bout de 56 jours, 10 heures, 27 minutes (et 1 seconde) de circumnavigation autour du globe (soit un jour et 15 heures de moins que lors du Vendée Globe 2020).

Une étape vécue comme une délivrance pour notre skipper, heureuse de quitter le long tunnel des mers du sud et de retrouver l’Atlantique. Il faut dire que la route jusqu’au point le plus austral de l’Amérique du Sud était semée d’embuches, avec notamment deux forts coups de vents attendus devant l’étrave de MACSF. Afin de préserver son bateau, Isabelle a passé la journée d’hier en stand-by, presque à l’arrêt, pour laisser passer la tempête devant elle. Une décision aussi sage que stratégique mais néanmoins éprouvante pour les nerfs de notre navigatrice, qui rêvait de passer tout près du cap, de jour et dans des conditions clémentes pour en voir les paysages. Bien que le programme ait été légèrement différent, la joie était bel et bien au rendez-vous pour Isabelle au moment de dépasser l’archipel de la Terre de Feu :

« C’est fait ! J’ai passé le Cap Horn après une magnifique dernière nuit dans l’océan Pacifique. Le ciel est resté éclairé jusqu’au lever du jour. Je vis ce passage comme un moment exceptionnel. Cet endroit se mérite, on n’y va pas comme ça. Je ne l’ai pas vu mais je me rends compte que c’est énorme d’y passer en course et seule. Je suis si heureuse de le franchir une deuxième fois ! Ça marque aussi la fin des dépressions du sud. Je sais que l’Atlantique peut aussi être impitoyable, mais je suis hyper contente de me dire que les températures seront bientôt plus clémentes. Je me réjouis de tourner cette page et de faire mon entrée dans un nouvel espace. C’est parti pour la remontée de l’Atlantique ! »

Trouver une nouvelle manière de naviguer avec un IMOCA blessé

Le passage du Cap Horn est vécu comme un véritable soulagement pour Isabelle. Néanmoins, depuis une dizaine de jours, la course de notre navigatrice n’est plus la même. A la suite de la casse de son foil tribord, survenue le 28 décembre dernier, la performance du voilier a baissé d’un cran. Notre skipper réapprivoise peu à peu son IMOCA MACSF dans sa nouvelle asymétrie, l’obligeant à trouver d’autres repères à bord, à tester de nouvelles combinaisons de voiles, et à recommencer à chaque nouvelle variation du vent.

« C’est ultra fatiguant de ne plus avoir le même bateau, de ne plus pouvoir le régler comme je sais le faire habituellement. Il me faut toujours une voile plus grande en tribord qu’en bâbord amure. J’avais mes marques avec les foils. Privée de l’un deux, il a fallu que je construise mes nouveaux repères alors que le vent ne faisait que changer, passant de 20 à 35 nœuds. C’est difficile de trouver ses réglages dans des conditions aussi instables. Cela m’a demandé beaucoup d’énergie et m’a apporté beaucoup de frustration. J’avais ce sentiment de ne pouvoir avancer ni en bâbord ni en tribord amure, justement à cause de cette instabilité. J’étais un peu perdue… »

Mais c’était sans compter sur la pugnacité et la force de caractère d’Isabelle qui, malgré ce quotidien engagé, a su se remobiliser, trouver un rythme nouveau et surtout garder le cap sur son but ultime : l’arrivée en course aux Sables d’Olonne. Fidèle à ses valeurs, elle continue de tracer sa route en bon marin, en prenant les meilleures décisions possibles pour préserver son fidèle IMOCA MACSF, tout en restant à l’écoute de ses besoins et de son énergie. Les prochains jours seront d’ailleurs dédiés à quelques réparations sur le moteur, et à l’assèchement complet du bateau pour identifier les éventuelles entrées d’eau. De quoi aborder plus sereinement la longue remontée de l’Atlantique, jusqu’à la ligne d’arrivée.