Isabelle Joschke et Pierre Brasseur bouclent la Transat Jacques Vabre en 29e position
Publié le 24 novembre 2023
Au terme d’une exigeante traversée entre Lorient et Fort de France, Isabelle Joschke et Pierre Brasseur ont enfin pu amarrer leur IMOCA MACSF en Martinique. Un soulagement pour nos deux navigateurs, auxquels cette 16e édition de la Transat Jacques Vabre aura donné bien du fil à retordre ! C’est désormais une nouvelle course qui démarre à terre, dans le but d’être prêt pour le départ du Retour à la Base, le jeudi 30 novembre prochain.
Un binôme heureux à l’arrivée à Fort de France
C’est l’air détendu et le sourire aux lèvres qu’Isabelle Joschke et son co-skipper Pierre Brasseur ont coupé la ligne d’arrivée de la route du café le vendredi 24 novembre au matin, devant Fort de France.
A bord de l’IMOCA MACSF, le duo aura mis 17 jours, 2 heures, 30 minutes et 32 secondes pour traverser l’Atlantique et rallier Lorient à la Martinique (leur temps de course comprend l’escale technique à Lorient). Nos navigateurs terminent à la 29ème place du classement des 60 pieds, sur 40 concurrents (dont 6 abandons).
De bout en bout, Isabelle et Pierre n’ont rien lâché. Suite à leur escale technique à Lorient pour réparer la grand-voile déchirée le lendemain du départ, ils avaient accumulé une quarantaine d’heures de retard sur le reste de la flotte, les plaçant en avant-dernière position de la flotte, juste devant le team Lazare. Et pourtant, lors des derniers jours de course, le duo a réussi à remonter quatre places au classement général, passant de la 33e à la 29e position !
« En repartant de Lorient, nous étions conscients que cette course n’avait plus du tout le même sens. Il a fallu nous remobiliser avec Pierre pour effacer cette terrible frustration. Moralement ça a été compliqué à avaler. Toute l’année, nous nous entraînons pour ça et d’un coup, tout se dérobe. J’ai du mal à accepter cette avarie sur la grand-voile. Elle était quasiment neuve… Cette avarie mise à part, notre duo avec Pierre a été parfait. L’entente était top et nous avons vraiment aimé naviguer ensemble. C’était une transat très instructive pour continuer d’apprendre à naviguer au près dans le gros temps. »
Isabelle Joschke
« Nous n’avions plus l’excitation de la bagarre pour le classement général mais nous étions loin d’être en croisière. L’idée a été d’anticiper le mode solitaire pour la prochaine course d’Isabelle. Heureusement que nous avons eu ces deux dernières journées de navigation pour souffler un peu et profiter d’un semblant d’alizé. Les sensations à bord étaient parfaites, ça a fait du bien. »
Pierre Brasseur
Une course complexe, loin de la route des alizés…
L’Océan Atlantique n’aura pas été un long fleuve tranquille sur cette 16e édition de la Transat Jacques Vabre. Si les deux dernières journées ont davantage ressemblé à la carte postale idyllique des longs surfs espérés, les douze premiers jours de course ont donné bien du fil à retordre à notre duo. L’IMOCA MACSF a en effet dû composer avec les affres d’une météo capricieuse et incertaine. Là où le peloton de tête a pu glisser au sud pour rejoindre la route des alizés, notre duo s’est vu privé de cette option stratégique en raison d’une fenêtre météo défavorable. C’est donc une navigation majoritairement auprès, dans des conditions tantôt toniques, tantôt soporifiques, qui a rythmé les premiers 2 000 milles de course de notre équipage.
« Les conditions de navigation ont été particulièrement difficiles. Nous avons eu plusieurs fronts à passer, au près et dans une mer chaotique. A bord, nous avons enchainé les petits problèmes techniques et, malheureusement une latte sur notre J2 est sortie de son emplacement, provoquant une déchirure. Nous avons réussi à effectuer une réparation en mer. S’il n’y avait pas eu le Retour à la Base, cela m’aurait sans doute moins impactée… »
Isabelle Joschke
Une nouvelle épreuve au cours de laquelle notre navigatrice a continué de parfaire sa méthodologie à bord de l’IMOCA MACSF, et dont elle retire de précieux enseignements qui pourront lui être utiles pour la course à venir.
Deux transatlantiques à la suite !
C’est quasiment une course contre la montre qui s’est engagée pour Isabelle et le team Voile MACSF ! A peine arrivée en Martinique, toute l’équipe doit se remobiliser en vue du Retour à la Base, transatlantique en solitaire ralliant Fort de France à Lorient, dont le départ sera donné le jeudi 30 novembre à 17h sonnantes. Tandis que l’IMOCA MACSF est inspecté de fond en comble par le team technique, notre skipper profite quant à elle d’une courte période de repos pour reprendre des forces après cette première traversée exigeante.
« Je suis relativement en forme. Sur la Transat Jacques Vabre, l’idée a été de me préserver un peu afin de ne pas arriver épuisée en Martinique. J’ai l’incroyable chance d’avoir toute l’équipe technique de MACSF à mes côtés à Fort de France. Nous allons vider le bateau, ils vont inspecter la structure afin de vérifier si tout va bien, et nous allons ensuite refaire l’avitaillement en mode solitaire. C’est un gros travail qui débute, mais nous allons y arriver. L’important était surtout d’arriver en Martinique pour valider des milles, et faire ce Retour à la Base qui va me permettre de disposer du maximum de milles en vue de la sélection finale pour le Vendée Globe. »
Isabelle Joschke
