Isabelle livre les secrets de sa préparation à terre pour performer en mer

Publié le 27 juin 2023

Le 22 juillet, Isabelle prendra le départ de la Rolex Fastnet Race, première course de la saison en duo avec Pierre Brasseur à bord de l’IMOCA MACSF. La navigatrice n’est certes pas la plus athlétique, la plus grande ni la plus musclée des marins sur le circuit IMOCA. Mais grâce à une préparation adaptée et une hygiène de vie très stricte, elle réussit à compenser pour concourir dans des conditions optimales.

Pilates et méditation : un savant équilibre pour préserver le corps et l’esprit

 

A terre comme en mer, mental et physique opèrent ensemble et sont interdépendants. Savoir s’écouter et préparer son corps à cette exigence de la compétition est un travail de longue haleine, nécessitant rigueur et détermination. Entourée d’un thérapeute et d’une professeure de Pilates, Isabelle travaille quotidiennement cet équilibre.

En effet, à 46 ans et après presque vingt années de navigation, le travail de préparation ne se fait plus comme avant. Naviguer en IMOCA est un exercice usant pour l’organisme. Pour contrer ces traumatismes, Isabelle pratique des exercices comme le Pilates et la méditation.

« Le Pilates est une sorte de musculation qui ne traumatise pas les articulations. Le travail se fait en extension. Les muscles sont sollicités dans leur longueur afin qu’ils soient les plus longs et donc les plus souples possible. La souplesse me permet d’avoir la puissance dont j’ai besoin lors de mes navigations. Elle est également un précieux allié pour me protéger de toutes sortes de blessures. Quant à la méditation, qui fait partie de mon quotidien, elle me permet d’exercer ma capacité d’attention. Le principe est d’être à la fois en présence avec ce qui se passe dans mon corps et avec l’environnement extérieur. Au-delà de me mettre dans un état de détente globale et de ré-harmoniser mon corps, les bienfaits sont extrêmement nombreux. »

Isabelle Joschke

Les secrets de la Pédagogie Perceptive

 

Depuis plusieurs années, Isabelles s’appuie sur la Pédagogie Perceptive, qui comporte trois piliers : la méditation de pleine présence, le mouvement sensoriel et la fascia-thérapie. Philippe Ropert l’accompagne dans cette gestion afin de la placer dans les meilleures conditions possibles pour bien performer et surtout anticiper la dureté des navigations.

« J’accorde énormément d’importance à la Pédagogie Perceptive, autant pour me préparer au stress et aux compétitions que pour récupérer entre deux épreuves. Le point commun entre la méditation, le mouvement lent et la fascia-thérapie, c’est qu’on agit sur les fascias qui sont des membranes qui enveloppent nos muscles et relient nos organes entre eux. Elles sont toutes liées les unes aux autres. C’est un réseau global et c’est là que viennent se loger les traumatismes, entraînant des raideurs et des douleurs. En agissant sur les fascias, le thérapeute agit comme un ostéopathe en libérant les tensions pour retrouver de l’énergie et de la vitalité. Je complète ces exercices par des mouvements lents, comme dans la pratique du Tai-chi. Toutes ces pratiques me permettent d’augmenter mon potentiel dans la gestion des efforts, des aléas et du stress. »

Une alimentation saine et variée à terre comme en mer

 

Ce travail en profondeur, à l’écoute de chaque partie de son corps, s’accompagne d’une certaine hygiène alimentaire.

« Quatre-vingt pourcents de mon assiette est composé de fruits ou de légumes. J’associe toujours des aliments de saison, le plus possible locaux et surtout le moins transformés possible. C’est assez facile à mettre en place à terre, mais en mer, mon organisme est complètement bouleversé au bout de 3 jours. Il faut impérativement partir sur une course avec la meilleure forme physique possible et surtout sans la moindre carence. Un avitaillement très complet est indispensable et pour cela, je fais appel à une personne qui me conçoit des plats à partir de produits bio et locaux. La déshydratation des aliments fonctionne très bien et me permet de m’alimenter en mer avec de très bons fruits et légumes variés. »

 

Associée à la randonnée, aux baignades en eau froide, à la lecture, au chant et à bien d’autres activités, cette hygiène de vie permet à Isabelle de se donner toutes les chances d’être en harmonie avec elle-même dans ce milieu si exigeant qu’est la course au large.