Jeudi 3 décembre 2020
« J’avoue que ce n’est pas simple »
Isabelle a franchi ce mercredi 2 décembre 2020 à 16h44 (heure française) la longitude du Cap de Bonne Espérance, le premier des trois caps mythiques sur la route du Vendée Globe. Elle vogue désormais sur l’Océan Indien, le plus redouté des océans.
La nuit dernière, Isabelle est revenue très fort sur le groupe de tête de la course : l’IMOCA MACSF pointe ce matin en 9e position. Néanmoins, hier soir, les conditions de vie à bord étaient très dégradées, avec le passage du front et la bascule du vent. Interrogée à la vacation de ce matin par l’équipe communication du Vendée Globe, Isabelle nous raconte.
« La mer change assez vite ici. Hier soir après l’empannage, la mer était impossible ! C’était très difficile et j’avoue que je ne savais plus comment faire avancer mon bateau… L’IMOCA enfournait tout le temps, mais cela semble normal en arrière du front… Maintenant, la mer est un peu plus maniable mais je dois bien avouer que ce n’est pas évident. Le bateau va vite : hier, j’ai fait une très belle journée avant l’empannage et j’étais contente car la mer était parfaite. J’avance vite en ce moment aussi : c’est impressionnant !
La vie à bord n’est pas facile : ça coûte en termes de confort ! Côté sécurité, il faut que je fasse attention à ne pas me cogner, mais je profite du fait d’aller vite et d’avoir du vent. On va vers du mieux et c’est plutôt chouette. Les mers du Sud, c’est particulier : hier, j’étais toute contente d’arriver dans l’Océan Indien, mais j’ai eu l’impression d’être « cueillie » dans quelque chose de très compliqué, au passage du front. Je me suis dit que l’Océan Indien n’était pas une mer facile : je découvre des éléments qui sont totalement nouveaux pour moi.
Le bateau a des accélérations incroyables, et des fois, il ralentit comme s’il attendait une vague et je ne sais alors pas trop quoi faire… C’est difficile de se déplacer dans le bateau : pour transporter un objet, on a besoin d’une main et souvent, il en faut deux pour se tenir. Déjà de faire le minimum vital, ça me coûte de l’énergie ! Et quand ça se calme un peu, j’en profite pour faire des trucs impératifs voire vitaux : manger, ranger, bricoler… etc. Mais j’avoue que ce n’est pas simple ! »
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