Mercredi 25 novembre 2020

Réparer avant de rentrer dans les mers du sud

Contactée ce mercredi matin par l’équipe communication du Vendée Globe, Isabelle nous donne les dernières nouvelles du bord. Au programme : la réparation de son balcon arrière (effectuée à 50%), le bouclage des petits dossiers techniques et la gestion de la météo, se montrant particulièrement capricieuse au large du Brésil, en Atlantique Sud. L’IMOCA MACSF évolue dans des petits airs (8 nœuds de moyenne) en 15e position.

« J’étais en train d’analyser les routages météo que j’avais fait tourner auparavant et en train de regarder à quelle sauce j’allais être mangée pour l’entrée dans les mers du sud. Et avant ça j’étais en train de communiquer avec mon équipe à terre au sujet des réparations effectuées dans la nuit. Je faisais un bilan sur les sujets en cours.

Pour l’instant j’ai fait la moitié du travail, j’ai plus ou moins reconstruit un balcon, la deuxième partie consistera à fixer ce nouveau balcon sur le pont. C’était la partie la plus « touchy » donc c’est assez positif. La sécurité est vraiment très importante. On se dirige dans une zone compliquée donc il ne faut pas jouer avec cela. Autant sur une transat, ce n’est pas un drame, mais là je vais aller dans des conditions qui peuvent être difficiles et que je vais subir, je ne choisirai pas ce que je rencontrerai. C’est vraiment important pour moi de me sentir en sécurité sur mon bateau lorsque je dois intervenir sur mon tableau arrière.

Cette descente est assez compliquée, j’ai eu beaucoup de grains ces deux derniers jours, avec du vent qui monte, qui tourne, donc ce n’est plus possible de faire la route prévue, avec la question du changement de voilure ou pas. Cette nuit à l’inverse, je n’avais plus de vent du tout, un ou deux nœuds seulement, donc j’en ai profité pour avancer sur plein de points techniques, pour travailler sur mon solent, sur les poulies de gennaker… Je n’ai pas perdu mon temps et c’était assez reposant d’avancer un peu, doucement.

En 2020, je réalise que c’est assez dur d’être seul(e) sur son bateau : lorsqu’on rencontre un problème technique, on est en interaction permanente avec l’équipe technique à terre pour donner des nouvelles, il y a quand même un lien permanent qui m’a même amenée à m’interroger : quand est-ce que ça s’arrête ? Quand vais-je me retrouver toute seule sur mon bateau ? Pour l’instant, ça me va car j’ai besoin de cette interaction pour faire avancer les choses. C’est assez bizarre, ce n’est pas la solitude à laquelle je m’attendais forcément et que j’ai connue quand je faisais du Mini 6.50. C’est très particulier. Je le vis bien mais je pense que je vivrai aussi bien un moment de pleine solitude, mais ce n’est pas encore vraiment arrivé »

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