Transat Jacques Vabre : Isabelle et Pierre se confient à 2 jours du départ

Publié le 27 octobre 2023

Ce dimanche 29 octobre, à 13h29 sonnantes, 40 IMOCA s’élanceront depuis le Havre à l’assaut de la célèbre route du café : la Transat Jacques Vabre. Direction Fort-de-France, en Martinique, sur un parcours de 5400 milles nautiques. Sur le village d’avant course, tandis que l’équipe technique s’affaire autour des derniers préparatifs à bord de l’IMOCA MACSF, Isabelle Joschke et Pierre Brasseur doivent quant à eux remplir un certain nombre d’obligations tout en se projetant progressivement dans leur course. Tout un programme !

Deux skippers et un bateau parés pour la transat

C’est officiel : Isabelle Joschke et Pierre Brasseur s’aligneront bien ensemble au départ de la Transat Jacque Vabre ! Rien n’était moins sûr suite à la blessure à la main de Pierre survenue mi-septembre, et qui l’avait contraint au forfait lors du Défi Azimut. Mais après un mois de convalescence, les os de sa main ont été renforcés et les médecins ont validé la reprise de ses activités.  Exit l’attelle, notre co-skipper est désormais d’attaque, prêt à retrouver le chemin de la compétition ! 

« Nous sommes prêts, le bateau est prêt, je me sens bien. Le convoyage vers le Havre, entre le 12 et le 13 octobre, a été un régal. Nous avons pu tester des voiles dans le portant un peu tonique. Nous sommes arrivés avec 5 jours d’avance pour justement rencontrer ces belles conditions en mer. En partant de Lorient plus tard, nous nous serions retrouvés avec du vent de face en Manche, ce qui aurait compliqué notre progression »

Pierre Brasseur

Ainsi, l’IMOCA MACSF est sagement amarré dans le bassin Paul Vatine au Havre depuis le vendredi 13 octobre. En amont du convoyage, l’équipe technique a eu le temps de peaufiner la préparation du bateau de manière sereine. La Rolex Fastnet Race et le Défi Azimut s’étant déroulés sans encombre, aucune réparation majeure n’était au programme, laissant place à de petits chantiers d’optimisation et de fiabilisation.

« Le bateau est à un niveau de préparation encore plus avancé que l’année dernière. Nous avons eu le temps de vérifier plein de détails : remplacement de bouts, contrôle du mât, mettre un peu de graisse par ci par là, vérifier que les poulies tournent bien, enlever le sel pour éviter les frottements…  Notre dernière grosse manœuvre a été la sortie d’eau qui a suivi le Défi Azimut, qui nous a permis de vérifier toute la structure de la coque et le système de quille. Nous avons également réparé les foils et modifié la taille de la colonne de winchs, de manière à l’adapter encore plus au gabarit d’Isabelle afin qu’elle gagne en force. Au Havre, nous avons déroulé le programme classique d’avant course, avec dix jours de préparation du bateau et de finalisation des ultimes préparatifs pour être prêts le jour J »

Florian Giffrain, boat captain

Le Pot-au-Noir : deux pour le prix d’un !

Cette 16e édition de la Transat Jacques Vabre affiche un nouveau record de participation, avec 95 bateaux répartis en quatre classes qui s’affronteront sur l’eau : les ULTIM, les Ocean Fifty, les IMOCA et les Class40. Afin de garantir leur sécurité et un passage de ligne clair, l’organisateur de la course a programmé quatre départs distincts, un par classe, qui seront chacun espacés d’au moins 10 min. Dans l’ordre, partiront d’abord les ULTIM (13h05), suivis des Ocean Fifty (13h17), puis des IMOCA (13h29) et enfin des Class40 (13h41).

Afin d’homogénéiser le temps de course entre tous les concurrents, quatre parcours ont été dessinés sur mesure. Ainsi, l’arrivée des premiers bateaux devrait se faire autour du 12 novembre, assurant ainsi une belle bagarre sur 14 jours de course. A l’instar de leurs concurrents en IMOCA, Isabelle et Pierre feront un crochet par l’Atlantique Sud avec un passage par l’archipel brésilien de Sao Paolo et Sao Pedro. Ce tracé les obligera à affronter par deux fois le Pot-au-noir, passage redouté pour sa météo capricieuse.

« J’ai hâte de partir ! Je sais que le parcours ne sera pas facile, mais j’ai hâte de nous voir sortir du Golfe de Gascogne, de rentrer dans les Alizés, et d’entamer la descente jusqu’au Pot-au-Noir. C’est vraiment un beau moment de cette transat. Le Pot-au-Noir se situe un tout petit peu plus au nord que l’équateur et c’est comme une ceinture autour du globe terrestre dans laquelle il y a des vents très perturbés, où il y a à la fois très peu de vent et des grains avec de grosses tempêtes. Il y fait chaud et humide, et ce n’est pas très agréable d’y naviguer. Le Pot-au-Noir nous avait donné bien du fil à retordre avec Pierre lors de la Transat Jacques Vabre de 2017. Nous y étions restés englués plusieurs jours durant ! Et ce qui est particulier dans cette édition, c’est qu’on va devoir le traverser deux fois ! »

Isabelle Joschke

Deux manières de se préparer avant le départ

Pour notre duo, les derniers jours précédant le coup d’envoi de la course ont été rythmés par un certain nombre de rendez-vous, entre lesquels se positionnent des phases de préparation et de repos.

« Nous avons quelques rendez-vous obligatoires avec l’organisation de la course, tels que les briefings, le contrôle sécurité ou encore la présentation des skippers, mais ce n’est pas du 8h-20h. Nous disposons quand même de pas mal de temps. J’aime bien être sur place pour cette dernière semaine. Je n’ai aucun stress. Je connais déjà ce sentiment et je n’éprouve pas de pression. J’en ai profité pour vérifier, avec le team Voile MACSF, l’ensemble de l’avitaillement et l’emplacement des différents équipements à bord, histoire d’être tout de suite opérationnel durant la course. Ce temps me permet aussi de faire du sport et d’effectuer quelques courses, comme trouver un livre pour la traversée ou vérifier ma playlist. »

Pierre Brasseur

Isabelle, pour sa part, a fait le choix de rentrer quelques jours à Lorient, pour se mettre dans sa bulle et recharger les batteries avant le départ.

« Je fais le plein d’énergie chez moi à Lorient. Je continue de travailler avec Philippe mon préparateur mental pour être sereine et bien ancrée dans mon corps avant ce départ. Je crois que c’est ce qui compte le plus. Et puis, il y a quelques séances de sport pour ne pas perdre complètement le fil. Mais je ne vais pas trop tirer sur la corde pour être en pleine forme au moment du départ.  Cette phase d’avant course est assez dense. Entre les questions de dernière minute, les différentes interviews avec la presse, les questions techniques sur le bateau et l’avitaillement qui se fera au dernier moment, les sollicitations sont nombreuses. Le routage et la météo vont, à partir de jeudi, bien m’occuper aussi. Nous travaillons avec Christian Dumard, météorologue, et les choses vont commencer à se préciser ces vendredi et samedi. »

Isabelle Joschke