Mardi 10 novembre 2020

« J’ai l’intention d’être prudente »

Cela fait désormais 48 heures que le coup d’envoi du Vendée Globe a été donné. Isabelle et ses concurrents en IMOCA s’apprêtent à rencontrer un front à partir de ce soir, qui sera suivi par la traversée de la dépression « Theta ».

Plusieurs choix stratégiques se dessinent au sein de la flotte : une première route vers l’ouest amènera les bateaux à contourner « Theta » après avoir traversé le front dans des conditions toniques, avec des rafales pouvant avoisiner les 40 nœuds. Un autre groupe a mis le cap au sud, en longeant les côtes portugaises, dans l’idée de bénéficier de conditions météo plus clémentes au passage de la dépression, qu’ils croiseront plus sud et plus tard, l’intensité du front diminuant au cours de la journée de mercredi. Nous verrons au fil des prochaines heures quel sera le choix de notre skipper…

En prévision de ce passage, et ayant quelques doutes sur le fonctionnement de son hook de grand-voile, Isabelle a préféré contrôler ses réglages ce matin. Elle a donc affalé sa grand-voile pour procéder à la vérification de son matériel, avant de renvoyer sa GV à l’aide de son (fameux) pédalier. Au bout d’une quinzaine de minutes, « la séance de bricolage » était terminée !

Contactée ce matin par l’Organisation de la course, Isabelle explique comment elle appréhende le front à venir :

« Ça va bien, les conditions sont très agréables depuis le début de la course, j’ai l’impression d’être en régate en flotte en pleine saison d’été. C’est bien, cela permet une mise en jambes en douceur, j’ai besoin de ça pour le Vendée Globe. Je ne l’appréhende pas comme les autres courses. À côté de ça, ce qui me taraude, c’est que cette nuit, nous allons croiser un front et une dépression forts. Depuis 2 heures, j’essaie de trouver une route pas trop difficile pour mon bateau. Je suis préoccupée par ça, je vais me reposer au maximum.

Tout ce que je peux te dire, c’est que j’ai l’intention d’être prudente et d’aller dans des conditions que je considère comme étant maniables. S’il faut prendre une autre route que les autres, je le ferais.

Il y a pas mal de trafic mais avec l’AIS, on peut quand même anticiper les croisements donc ça va. On ne peut pas vraiment dormir entre le trafic, les grains, le vent qui bouge beaucoup. Je n’ai pas encore pu me faire une bonne et longue sieste. J’ai surtout l’appréhension des tempêtes à venir. La route vers les alizés est mal pavée cette année. Mon bateau est prêt mais je pense qu’il y a des conditions toujours difficiles quel que soit le niveau de préparation, derrière il y a du chemin, la course est longue, pour moi c’est important de me préserver.

J’ai pris du plaisir, rien que de prendre le départ de cette course, c’est du plaisir. Il y a eu une grosse période émotionnelle au début, j’ai eu du mal à me mettre dans le match d’ailleurs. J’ai l’impression de démarrer un marathon. En ce moment, il y a du soleil, je me dis que c’est toujours ça de pris. »

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