Le dimanche 22 avril dernier, Isabelle Joschke et Justine Mettraux se lançaient dans l’aventure de la Transat AG2R La Mondiale, au départ de Concarneau. Seul équipage 100% féminin parmi une flotte de dix-neuf Figaro, les deux navigatrices se sont engagées dans une course de 3800 milles nautiques, direction Saint-Barthélemy. A mi-parcours, il est l’heure de dresser un premier bilan.
Le soleil était au rendez-vous pour le grand départ de la Transat AG2R La Mondiale, le dimanche 22 avril, à Concarneau. Cette transatlantique, disputée en duo, accueillait pour sa 14e édition dix-neuf équipages en Figaro Bénéteau 2.
A bord de leur monocoque Team Work de 10 mètres de long, Justine et Isabelle ont quitté les pontons sous les applaudissements de leurs soutiens, amis et famille, venus les encourager pour le grand départ. Ce périple de 3890 milles nautiques les mènera de l’autre côté de l’Atlantique, jusqu’à Saint-Barthélemy. Il faudra compter une vingtaine de jours pour rallier la Bretagne aux Antilles.
Face à elles, les deux navigatrices peuvent compter sur des concurrents dignes de ce nom ! Anthony Marchand / Alexis Loison (Groupe Royer – Secours Populaire), Tanguy Le Turquais / Clarisse Crémer (Everial), Gildas Mahé / Nicolas Troussel (Breizh Cola), Pierre Rhimbault / Romain Attanasio (Bretagne – CMB Espoir) ou encore Erwan Tabarly / Thierry Chabagny (Bretagne – CMB Performance), pour ne citer qu’eux !
La flotte s’élance dans la course dans un vent du sud, de 8 à 10 noeuds. Les équipages se dirigent d’abord vers Port-la-Forêt avant de remettre le cap sur Concarneau, histoire de saluer une dernière fois le public venu en nombre le long des côtes, avant de prendre le large. Encore très groupée, la flotte glisse ensuite sur le Golfe de Gascogne. Après une première nuit en mer plus agitée que prévue, notre duo 100% féminin sort de la dorsale pour rejoindre la pointe Nord-Ouest de l’Espagne. Le deuxième jour de mer est marqué par des conditions météo plutôt légères, obligeant les deux navigatrices à jouer avec les réglages à bord pour gagner en vitesse. Parties 18e sur 19 équipages, Isabelle et Justine s’accrochent et s’efforcent de remonter la flotte, petit à petit.
Mais le lendemain, les équipages doivent affronter un changement brutal de situation ; le vent s’est levé pour atteindre 30 noeuds, avec des pointes pouvant atteindre les 40 noeuds et une houle de 3 à 4 mètres. Deux équipages ont démâté suite à ces conditions météo soutenues (Macif Course au Large et Sateco – Team Vendée Formation). Mais nos deux navigatrices tiennent bon et remontent dans le classement, pour se placer en 10e position ! Au 4e jour, le duo longe les côtes du Portugal. Après une trentaine d’heures de navigation dans des conditions musclées, le calme est de retour sur l’eau, avec un vent du nord plus modéré (20-22 noeuds).
Au 7e jour de course, le passage des Canaries se profile entre les îles de Fuerteventura et Gran Canaria. Isabelle et Justine n’ont qu’un seul objectif : aller chercher les alizés, ces vents plus stables et établis au sud des Canaries. Le tandem file alors, en 9e position. Mais à la sortie de Gran Canaria, les vents se renforcent jusqu’à atteindre 38 noeuds… Si bien que l’anneau de la têtière du grand spi se casse, forçant l’une des équipières à monter en haut du mât pour réparer… Le 30 avril, le duo franchit le tropique du Cancer en début de soirée, avant de mettre le clignotant à droite, direction Saint-Barthélemy ! 2500 milles nautiques les séparent alors des Antilles.
La course se poursuit avec une flotte divisée en deux groupes, l’un passé au nord et l’autre ayant choisi la route du sud. Le 2 mai, Isabelle et Justine, qui s’étaient placées au sud, rejoignent les nordistes et maintiennent leur 9e place, au coude à coude avec Ronan Treussart et Simon Troël (Les perles de St Barth). Mais en pleine nuit noire, alors qu’Isabelle est à la barre, le Figaro TeamWork percute un OFNI (objet flottant non-identifié). Plus de peur que de mal, les dégâts ne semblent pas trop importants et n’empêchent pas les deux navigatrices de continuer leur route vers Saint-Barthélemy et de garder le moral !
Cela fait maintenant treize jours qu’Isabelle et Justine ont pris le départ de la Transat AG2R, La Mondiale. Elles sont actuellement au beau milieu de l’Atlantique, et oscillent entre le 9e et la 10e place.
Allez les filles !

Pour avoir non seulement travaillé avec Isabelle mais pour avoir également régaté à ses côtés, je peux dire qu’elle est une navigatrice absolument exceptionnelle, dotée d’un immense talent de tacticienne. Je me souviens encore de cette Transat Anglaise où elle était en tête dans des vents extrêmement forts (50 à 60 noeuds). Elle avait réussi à devancer tous les marins, très aguerris, qui participaient à la course. Isabelle sait gérer son bateau et dispose d’une vision tactique de la météo et des conditions de course absolument unique. Humainement, elle a le sens des valeurs et dispose d’une superbe capacité de contact, dans sa relation à l’autre. Elle a toujours fait preuve de beaucoup de générosité et d’engagement auprès de ses partenaires et sponsors. C’est une grande dame de la voile.

Éric Lombard, directeur général de la Caisse des Dépôts et ancien sponsor d’Isabelle Joschke

Crédit photo : Christophe Breschi

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